Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Si l’année dernière avait été caractérisée par un état sanitaire délicat de la récolte, et un rendement médiocre, cette année c’est tout l’inverse, et personne ne s’en plaindra.
Dès le 24 août, dans les Chardonnay de Barbonne, ont été donnés les premiers coups de sécateur pour le champagne Gérard Neuville. Cette précocité est exceptionnelle, et vient confirmer la réalité du réchauffement climatique : la date moyenne des vendanges, en France, a été avancée de 20 jours dans les 30 dernières années. Reste à connaître avec certitude la cause de ce réchauffement, et les possibilités de « décuidage » des températures, mais là c’est un débat réservé à des experts de plus haut vol.
Le printemps de cette année a été très clément : presque pas de gel, et des précipitations abondantes. La craie s’est gorgée d’eau, emmagasinée dans les couches profondes. Et l’été a été très chaud, le plus chaud depuis 2003 et la canicule qui avait vu M. Raffarin (à l’époque Premier ministre, mais si, souvenez-vous…) tenter d’en profiter pour supprimer le lundi de Pentecôte sous prétexte d’aider les vieux. Encore une fake-promesse politique…
La chaleur de l’été a eu pour effet de contenir les maladies les plus courantes, oïdium et botrytis, qui n’aiment pas les atmosphères trop sèches. Résultat, une qualité sanitaire quasi-indépassable. Et en terme de stress hydrique, la vigne n’a que très peu souffert, et seulement dans les trois ou quatre dernières semaines précédent les vendanges.
Ces conditions paradisiaques – le réchauffement n’a pas que des défauts – ont permis que la générosité débridée de la vigne s’exprime pleinement. Aussi, le rendement de cette année est-il de 73% plus important cette année que l’an dernier. Sachant que nous avons récolté 111 tonnes de raisin, que l’express Paris-Épernay est parti à 12H07, et que la baignoire fuit de 3 litres à l’heure, il sera facile aux parents qui nous lisent de faire calculer par leurs bambins en grande maternelle la quantité récoltée l’an dernier.
Pour résumer, la récolte de cette année 2018 est magnifique et nous promet un excellent millésime.
Côté organisation, rien à dire non plus. Les équipes de cette année étaient plus nombreuses que celles de l’an dernier, et les grappes plus grosses (160 grammes environ de poids moyen), ce qui fait que les deux premiers jours, où la petite et la grande équipe travaillent de concert, les débardeurs ont eu beaucoup de mal à suivre, travaillant jusqu’à des heures indues bien que le débardage aux chandelles ne soit pas l’activité la plus romantique.
Fait remarquable de l’année 2018, la petite équipe était constituée exclusivement de vendangeurs masculins apparemment tout à fait cisgenre, par opposition aux années précédentes où dominait la gente féminine, du moins dans les effectifs allogènes (une arrivée le second jour ne compte pas, Marie !). Et… il faut bien reconnaître que l’efficacité de la cueillette a été supérieure !
Mention spéciale aux anciens, qui reviennent toujours fidèlement, aux divers neveux des diverses branches qui faisaient leurs premières armes dans les galipes, et qui, il faut le dire, ont assez bien porté l’honneur de la famille, aux nouveaux de cette année, venant parfois de loin (Guadeloupe), à la dextérité d’Olivier pour dépecer le sanglier, et bien sûr à l’accueil chaleureux de Maryse et Jean, veillant à tout et à tous, et grâce auxquels ceux qui avaient cru qu’ils allaient profiter de ces vendanges pour maigrir un peu en ont été une fois de plus pour leurs frais.
Photos Marie-Paule 2018
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Petite équipe 2018
Ou de la difficulté de prendre une photo où tout le monde est beau à la fois…
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Je tenais à vous remercier encore, sans oublier les petits pains et les croissants !
La vendange 2018 était exceptionnelle et valait bien des croissants, l’an prochain, ce sera peut-être du pain noir ! 😉