L’année viticole 2018
Les mois de novembre 2017 à janvier 2018 furent marqués par d’abondantes précipitations avec des cumuls de pluviométrie records, allant de 275 à 500 mm. L’hiver, plutôt doux, durera jusque fin mars, laissant place à un printemps aux températures supérieures aux normales. L’hygrométrie et la chaleur provoquent une pression épidémique importante lié au mildiou, convenablement maîtrisé cependant grâce à un nombre suffisant de fenêtres d’interventions possibles.
La floraison se déroule dans des conditions d’ensoleillement et de bilan hydrique optimales, puis l’été prend place, et va se révéler très sec et très chaud, plus encore que l’été 2003. Malgré un bilan hydrique largement excédentaire en début d’année, un début de sécheresse s’installe courant août, mais provoquer d’échaudage, et les premiers coups de sécateurs sont donnés à Montgueux, le 22 août.
Les rendements sont pléthoriques, les grappes volumineuses et parfaitement saines, une aubaine pour la reconstitution des réserves. Un seul bémol peut-être : les hauts rendements de cette année 2018 ont eu un impact sur la concentration des vins clairs, en demi-teinte à la fois au plan aromatique et structurel.
Le Brut Tradition – BSA Vendanges 2018
Le Brut Tradition est comme à l’accoutumé dominé par les Noirs. Pour cette vendange 2018, l’assemblage prend les proportions suivantes :
• deux petits tiers de Meunier, pour la souplesse, la rondeur, les arômes fruités et gourmands (framboise, groseille, pomme).
• un petit tiers de Pinot noir, pour les arômes de fruits rouges et la structure marquée, apportant au vin puissance et corps.
• un dixième de Chardonnay, pour les arômes délicats, aux notes de fleurs blanches, d’agrumes et minérales, et dont l’évolution lente améliore le potentiel de garde.
La typicité de la vendanges 2018, quelque peu diluée par des rendements viticoles très hauts, aura nécessité une part plus importante de vins de réserve, pour retrouver le niveau habituel de signature olfactive et gustative.
A l’œil*
Le vin, à la robe marquée d’un mordoré profond, s’épanouit dans le verre. Ses bulles dynamiques assurent la qualité du transport du bouquet, jusqu’aux récepteurs du dégustateur. Sa brillance et sa netteté, quant à elles, assurent la qualité visuelle de la cuvée.
Au nez
Faisant preuve d’une agréable ouverture aromatique, le nez nous transporte dans un univers éminemment fruité. La mirabelle et l’abricot frais s’entremêlent avec une poire mûre, finement rattrapée par une fraîcheur exotique amenée par de délicates notes de litchi. On distingue également une subtile aromatique florale, de verveine et de miel d’acacia, ainsi qu’une pointe d’amande fraîche. Le nez est flatteur, définissant parfaitement l’accessibilité de cette cuvée.
En bouche
En bouche, l’attaque est vibrante de fraîcheur et s’accompagne d’une délicate note séveuse. Cette vigueur se retrouve également en finale, portée par une pomme acidulée et une certaine salinité, amenant ainsi un caractère désaltérant. Toute la gourmandise vient en milieu de bouche, avec cette matière dont la souplesse structurelle et la sucrosité assumée viennent affirmer la stylistique de cette cuvée. Un Champagne dont la simplicité est ici clairement synonyme de plaisir.
Le marier
• Plaisir simple : salade César, œuf poché, Saint Félicien, riz au lait
• Moment de détente : Saltimbocca de veau, rôti de porc Orloff, sole meunière, tajine, tarte aux fraises
• Haute couture : noix de Saint Jacques rôties, viennoise d’agrumes, émulsion de cresson, pigeonneau rôti aux cèpes
La technique
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Assemblage | Analyse |
Pinot noir : 30 % Meunier : 60 % Chardonnay : 10 % Dont vins de réserve : 57% | Alcool (°GL) : 12,4 Sucres (g/l) MR : 8,8 Acidité totale (g/l en H2 SO4) : 3,8 Acidité volatile (g/l en H2 SO4) : 0,21 Anhydride sulfureux libre : 8 mg/l Anhydride sulfureux total : 64 mg/l pH : 3,06 Fermentation malolactique : terminée |
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* Qualité, quantité, taille des bulles, disque, cordon de mousse : rappelons l’importance fondamentale de la qualité des verres de dégustation et du soin tout particulier qui doit leur être apporté lors du nettoyage et du séchage (point déterminant quant à l’appréciation). L’effervescence doit être jugée en bouche, et non visuellement.