Notre Dame de l’Univers

Ce 22 octobre 2016 avait lieu à Étoges la ré-inauguration officielle d’une statue de la vierge Marie, qui fait partie intégrante du village d’Étoges depuis plus d’un demi-siècle.

La statue originale avait été érigée dans les années 60. Elle était l’œuvre de Marius Giot (1897-1980*), sculpteur de grand renom natif d’Étoges, et grand ami de Robert Neuville père de Gérard. Elle avait été posée sur un petit oratoire monté par le « père » Léon Décès, maçon de son état, à l’intersection de la route de Montmort et de la route nationale.

Cette première statue, dénommée « Notre-Dame de l’Univers » (à cause du globe porté par l’Enfant-Jéus), a été volée par un mécréant avisé mais malhonnête. Pas sûr que cela lui vaille la bénédiction de son entreprise.

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Notre-Dame de l’Univers – Statue de Marius Giot

Pour lui succéder prit alors place au même endroit, une humble statue de plâtre, représentant une Notre Dame de Lourde très classique, qui subit peu à peu les attaques des pluies (l’eau, ça attaque, savez-vous !). Cependant, elle rendit vaille que vaille son témoignage durant une trentaine d’années.

Son état ne permettant plus une représentation convenable, tout de même, il fut décidé de la remplacer.

Et c’est Olivier Scieur, un petit-fils de Roger Scieur, installé comme tailleur de pierre dans le village tout proche de Congy, qui releva le défi de cette nouvelle sculpture. Voilà quelques photos de l’événement (voir : le site d’Olivier Scieur).

Bravo à tous les acteurs de cette remise en honneur, et que par la prière des passants, Notre-Dame de l’Univers veuille bien, en ces temps incertains, bénir Étoges et tous ses habitants, passés, présents et à venir.

 

* Marius GIOT, né le 21 avril 1897 à Étoges, et décédé le 14 décembre 1980, fut élève de l’école des Beaux-Arts de Paris de 1921 à 1930. Après ses études à Épernay, il apprend la mécanique. Après la guerre, il prends des cours de sculpture et obtient des prix prestigieux tel que le (2°) Prix de Rome en 1933. Il part ainsi pour la Villa Médicis.

Ses travaux ont reçu plusieurs prix :
– 1er prix de sculpture de la Ville de Paris 1922
– 1er prix Chenavard 1925
– 2e prix Chenavard.
– Médaille d’or Exposition Internationale de 1937.
– Médaille d’argent Société des Artistes Français.
– Médaille de Bronze Société des Artistes Français.
– Médaille d’or Exposition de Nice.

Il sculpta les monuments aux morts de Vertus, Montmirail, Montmédy, Étoges, Verdon, Broyes, Sézanne, Sauvillers-Montgival. A Nancy, il sculpta toute la sculpture extérieure du nouvel Hôtel de Ville : clefs de voute, balcons, bas-reliefs, etc. A Étoges, il sculpta aussi les médaillons qui ornent la coopérative viticole. De nombreuses autres de ses œuvres ornent toujours le village.

Son œuvre principale dans la Marne est le Monument aux Martyrs de la Résistance, à Épernay: il a été construit grâce aux collectes publiques et aux versements populaires. Le choix final de la réalisation architecturale a été voté le 13 septembre 1947. Cependant, à cause de la dévaluation du franc, l’argent manquait pour l’édification du monument en 1948. Les Résistants décidèrent donc d’assurer une partie de la construction par leurs propres moyens : fondations, transport des pierres, bétonnage, entourage… Ils purent économiser suffisamment pour la survie du projet. Le monument fut inauguré le 7 mai 1950 par le Président de la République, Vincent Auriol. Le 23 avril 1955, une urne contenant de la terre du camp de concentration de Buchenwald fut scellée dans une niche du monument.

(d’après un article de J TOUCHAIS-YANCA dans « Le Pays Sézannais »)

 

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