What about Brexit for the Champagne ?

Il ne faut pas céder à tous les clichés faciles, surtout en période d’élection présidentielles, et rendre cette justice aux Anglais que leur tradition culinaire ne se porte pas si mal, empruntant à la fois à d’anciennes traditions pour ce qui concerne les pies, pudding et viandes bouillies aux pickles, mais aussi aux recettes issues de leur glorieuse histoire coloniale, dont les curries venant d’Inde, ou les fish an chips, venant d’Amsterdam.

Et les Anglais sont aussi de redoutables amateurs de Champagne, à tel point qu’ils en sont les premiers consommateurs mondiaux, après la France, tout de même. La production de Champagne se situe aux alentours de 300 millions de bouteilles, dont les Français boivent plus de la moitié, environ 160 millions. Mais les Anglais viennent en premier, avec 35 millions de bouteilles à leur actif, battant les États-Unis, qui se situent aux environs de 20 millions.

Sans tabous aucuns, nos amis d’Outre-Manche n’hésitent pas à l’associer au fish and chips, ou carrément aux hots-dogs (si !), et raffolent d’un rosé sur un Jaffa Cake. Difficile de les suivre sur ce terrain, où ils auront toujours l’avantage.

Cette année, la Champagne a expédié 306 millions de cols (dont 158 millions en France, -2.4%), ce qui est un résultat honorable, sans plus : légère régression en nombre de cols (-2.1%), et quasi-stabilité en terme de chiffre d’affaire (-0.6% d’un marché à 4.71 milliards d’euro). Cette performance modeste s’explique par les chiffres négatifs de la France et de l’Angleterre, et la stagnation des ventes dans les pays hors Europe pour la première fois depuis la crise de 2008, et notamment le Japon, où les expéditions ont accusé une chute de 7% cette année (mais une progression du CA de 3%). A l’inverse, les ventes aux États-Unis ont progressé, en volume comme en valeur (respectivement +6,3% et +4,9%), notamment grâce aux Rosés.

En Angleterre, c’est …un peu compliqué. En effet, le Brexit a causé une dévaluation de la livre d’environ 12% à ce jour (La livre était à 0.77 € en juin 2016, tandis qu’elle se situe maintenant à 0.86€). Or les maisons de Champagne n’ont pas répercuté cette dévaluation dans leurs tarifs, et ont ainsi vu leurs marges se restreindre, diminuant d’autant leur enthousiasme à y exporter. Cela explique une chute en volume de 8.7% (31.2 millions de bouteilles), tandis que la perte de valeur s’établit à 14% « seulement ».

En 2017, les maisons vont devoir revoir leurs tarifs à la hausse, ce qui est un exercice délicat : comment établir un tarif permettant de compenser les pertes de change de 2016 et celles à prévoir en 2017, dans un contexte aussi incertain ?

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